J'ai aimé la langue anglaise dès la sixième. Quelle belle découverte, une nouvelle musique de mots sonnait à mes oreilles 🎶

Je buvais les phrases de Mme Lépine, notre professeure. Elle nous avait donné à chacune un prénom anglais.

Moi, c'était PAM ! J'aurais préféré garder le mien avec un "Z" à la place du "S" comme Queen Elizabeth mais non , je devais répondre à la question : 

"what's your name ?"

Par

"My name is Pam.

Je me mis ensuite à aimer le pays de cette nouvelle langue : le Royaume-Uni. Au programme, séjours linguistiques en groupe ou dans une famille. Au début, mes mains m'ont beaucoup aidé à exprimer ce que je voulais.

1982 : Je les appelle encore ma "famille anglaise" : Les Tisdall que j'ai longtemps appelés les "Titball" en raison d'une incompréhension orthographique et orale, mon anglais n'étant pas encore parfait 😉

Jane, mère au foyer et son mari Steve, électricien, Jodie leur fille de 3 ans...quite naughty😝

Très bonne école de la vie : une nouvelle culture, des inconnus...à connaître en peu de temps... un appétit de découvertes qui continuait.

Nos escapades estivales en famille continuaient, souvent accompagnés de Pascale, ma cousine (fille de Monique sœur de papa)...

JE ME SOUVIENS

Le Col de la Vanoise, un sacré challenge dans les mollets et surtout l'immense joie en arrivant en haut...le souvenir d'une victoire sur moi même

Plus tard, La Grande Casse, les neiges éternelles qui, maintenant, à mon avis, ont perdu en grandeur.

Fin des vacances, toujours une grande tristesse de quitter ces parenthèses estivales et,

Bientôt, nous ne fûmes plus que trois à l'appartement, Kiki happée par son groupe d'amis s'éloignait et m'effaçait de sa vie

Elle sortait en moto avec Bruno, son petit ami...

Je me souviens 

Au petit matin, dans l'entrebaillement de la porte de l'appartement, Kiki revient des urgences après que leur moto ait versé dans un fossé...Plus de peur que de mal. Cette fois ci, juste quelques gouttes de sang sur son sweat violet...

Quelques mois plus tard, cette moto fut fatale à Bruno. Le jour de l'anniversaire de ses 20 ans, au retour de la fête de laquelle Kiki était revenue plus tôt,  un chauffard lui fonça dessus. Il serait devenu un "légume" jusqu'à la fin de sa vie....Décision fut prise de le débrancher. Je me souviens encore de la chanson à son enterrement : Murray Head "Say ain't it so Jo...." et Kiki, stoïque. Pendant de nombreuses années dans sa chambre un masque blanc avec une marque rouge foncée trôna sur son meuble

De mon côté, je continuais ma petite vie avec une ou deux bonnes copines, m'essayais, après la gymnastique, au tennis et à la danse "jazz".... Pas concluant 😉

Changement de lycée en 1ere : un monde nouveau, mixte, dans lequel me faire accepter, un corps changeant, premiers émois qui arrivent, on ne sait pas d'où ...

Premières boums, premiers slows, premiers échanges d'écharpe pour avoir l'odeur du garçon sur moi...

Premier amour, Thomas, amour inassouvi : il en aimait une autre...une suédoise, restée en Suède...!

J'avais un petit groupe d'amies : Agnès, Nathalie, Sylvie et Anne (ma fidèle amie) qui, à ce jour, et malgré la distance qui, parfois  nous  a séparées, est toujours à mes côtés.

J'avais de bons camarades de classe : Jean-Manuel qui copiait souvent sur moi 😁, Christophe (le garçon à l'écharpe rouge),Thomas (amour secret)....Mais, je me sentais souvent seule, moi la première, parfois la seconde de la classe, trop sage, trop discrète, trop gentille jusqu'à prêter mes cahiers et copies aux autres pour les aider à réviser leur bac !...

Au fur et à mesure que les souvenirs reviennent, des noms et/ou des visages, des situations réapparaissent.

                  JE ME SOUVIENS

Octobre 1982

J'erre dans la cour du lycée, un vieux pull gris sur le dos, le cœur brisé.

Antoine, mon cousin, mon parrain, mon gentil géant au grand cœur décède accidentellement dans son appartement à Marseille. Asphyxié avec sa petite amie par le chauffage au gaz défectueux de son immeuble. 

                            Il avait 28 ans 

                               et je l'aimais

JE ME SOUVIENS 

Année 1983, celle du Bac, Terminale A2

Retour de pause,  cours d'anglais avec Mme Bigot d'origine anglaise (la maman de Thomas 😉) : 3 garçons de ma classe se mettent dans le fonds ... un petit blond frisé, un grand cheveux châtains, Pascal, un plus petit brun Alban, dont j'apprendrai le décès du sida 20 ans plus tard....petits rires nerveux, écroulés....une petite fumette dans un coin de la cour ?... Les mêmes qui sortaient avec des filles plus délurées que moi.

"Comment faisaient elles ces filles ?" Elles étaient loin de mon univers.

Avec cette même prof, un pot un midi pour fêter son anniversaire je crois avec, une petite bouteille de Layon....Et là...

JE ME SOUVIENS BIEN

De retour du café du quartier où pour essayer de faire baisser l'excitation de l'alcool, nous avions bu un ou deux expresso avec la bande à Pascal,

Anne et moi,  dans la cour, secouées d'un fou rire allant jusqu'aux larmes, imitions les poules d'une basse-cour.... Nous en rions encore lors de nos discussions " Il était une fois"😉 

J'avais 17 ans, papa était en pleine dépression suite à son licenciement économique, ses cheveux devinrent gris d'un seul coup, il ne quittait plus son  lit...

Maman gardait courage pour maintenir le navire à flot.

J'avais mon bac - en partie grâce à mes notes de langues - et...

A une nouvelle option, danse : un enchaînement de roues, pirouettes, roulades sur le tube du moment : le générique du film FAME...🤸‍♀️🤸‍♀️🤸‍♀️ Bon, c'était pas le niveau de la danseuse 😉

Agnès, mon amie d'enfance ne l'eut pas,  redoubla et vexée me laissa tomber

Anne, mon amie de terminale ne l'eut pas, redoubla et est toujours mon amie

En cette fin d'année scolaire, le bac en poche, je pris le chemin de ..... roulement de tambour ...

L'Angleterre 😉

Weston super Mare

Toujours dans une famille, cette fois ci réduite à une grand-mère et sa petite fille (histoire familiale compliquée) ; je ne vis pas les parents une seule fois.. 

Comme la mer..! Déception, cela ne correspondait pas du tout à la carte postale !

Une vaste étendue de boue la plupart du temps, mais ce fut là, et peu de personnes me croient,  que j'eus les coups de soleil les plus douloureux de ma vie, les épaules couvertes d'ampoules qui éclatèrent me soulevant un cri de douleur à chaque fois que j'enfilais mon t-shirt